Noite das palavras
Résumé
Nuit des mots
Cet article, dont le titre est pris d'un vers du poète Paul Celan, explique comment les traumatismes collectifs ébranlent les fondements relationnels, intersubjectifs et sociaux de la psyché, en s'attaquant à la matrice intrapsychique que représente la dyade empathique "moi-toi". L'absence de possibilité de dialogue entre le "moi" et le "toi" internes rend impossible la symbolisation de l'expérience traumatique et la création de récits, condamnant les victimes de traumatismes collectifs à la "nuit des mots". Le travail clinique avec ces patients nécessite "un thérapeute empathique et passionné", qui peut aider à recoudre la trame détruite de la relation moi-toi et, en même temps, reconnaître la vérité historique vécue. Mais le travail psychique individuel n'est pas indépendant de la mémoire collective et de l'élaboration psychique ; il s'appuie sur elles, s'en nourrit (et les nourrit). Le sujet violé dans son espace interne, mais aussi dans l'espace commun et partagé, ne peut se passer de la reconnaissance et de l'inscription par la communauté de ce qui s'est réellement passé. Et l'émergence, dans le tissu social, de la polyphonie de récits multiples, semblables et différents, mobilise des fonctions figuratives et représentatives, tant chez l'individu que dans la collectivité, pour ce qui, informe et lacunaire, semblait indicible.
Mots-clés
traumatisme colective, dialogue interne, pacte de déni , période de latence
Biographie de l'auteur
Maria Antónia Carreiras
Psicóloga Clínica, doutorada em Psicologia Clínica. Docente universitária. Psicanalista, membro da Sociedade Portuguesa de Psicanálise (SPP) e da Associação Internacional de Psicanálise (IPA).
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